Cela faisait longtemps que j'attendais le passage d'une comète plus lumineuse que Lovejoy en 2015. Le printemps s'annonçait bien avec le passage de la comète Atlas, mais les vents solaires l'ont désintégrée avant que je ne puisse la voir.
Et enfin, en Juillet, la comète Neowise se dévoile à tout un chacun !
Son vrai nom scientifique 'C/2020 F3 Neowise', peu facile à mémoriser est constitué:
- d'une lettre: le C signifie que la comète n'est pas périodique ou de période très longue
- de l'année de découverte
- d'une lettre qui code pour la quinzaine de découverte (F = 2° quinzaine de Mars)
- du numéro d'ordre de découverte dans la quinzaine
- du nom du découvreur ou, comme dans ce cas, du télescope qui a permis sa découverte
Je reconnais que tout cela n'est pas sexy, mais j'espère qu'elle prendra la pose (longue) pour moi, d'autant qu'avec une périodicité de 6800 ans, je crains de ne pas la revoir.
J'ai d'autant plus envie de l'observer que le passage d'une comète est associé à des croyances populaires d'origines variées, au mystique, à des présages, à la fascination et la crainte... : elles représentaient la colère de la nature dans l'antiquité ou le doigt de dieu au moyen âge. Elles ont été associées au présage de l'arrivée de la peste au moyen âge, à la déroute de la campagne de Russie pour Napoléon, ou à la victoire de Guillaume le conquérant. Pour certaines tribus, ce sont des torches projetées par des esprits au dessus de la forêt pour mieux voir les humains perdus, ou des bâtons de feu chevauchés par de puissants chamans en Australie.
Il est exceptionnel qu'une comète soit aussi visible, il faut vraiment que voie cela de mes yeux et j'ai envie de ressentir les émotions de nos ancêtres.
Actuellement, nous savons que ce sont de petits corps de quelques kilomètres provenant des régions lointaines du système solaire, constitués d'un mélange de roches, glace et poussières. Lors de leur passage près du soleil, la glace s'évapore sous forme d'une belle chevelure et le vent solaire repousse gaz et poussières à l'opposé du soleil. A l'observation, on observe en fait deux queues: une queue de poussières plus large et une queue de gaz ionisés plus fine.
Evidemment, je prends mon matériel photo. Ce n'est pas difficile de planifier sa photo, plusieurs sites spécialisés dans les phénomènes astronomiques permettent d'anticiper la position exacte de la comète en fonction de l'heure. Je n'ai plus qu'à consulter mes applications photo et google earth... et jouer les oiseaux de nuit, en espérant que les bons esprits seront avec moi !
Au fur et à mesure que la comète s'éloigne de la terre, sa luminosité baisse et la pollution lumineuse devient vraiment très gênante. Pour prendre les photos suivantes, j'ai du faire plus d'une heure de voiture.
En cette belle nuit d'été, il est fort agréable de rester sous les étoiles. Le mouvement apparent de la comète est bien visible entre ces photos prises à quelques heures d'intervalle.