Islande en hiver - Hornstrandir - J9 Une météo très défavorable
Les jours précédents étaient plutôt frais (-9°C), ce matin la température est remontée (-4°C) mais le vent souffle vraiment très fort: 30 mètres par seconde soit près de 110 km/h. Nous voulons évidemment nous faire une idée de sa puissance en sortant du refuge, et puis de toute façon, les canalisations d'eau sont toutes gelées aujourd'hui, il faut sortir pour récupérer de la neige et la faire fondre pour avoir de l'eau, C'est fou ce qu'il faut comme neige pour si peu d'eau ! Sans compter les gros ou petits besoins pressants. Le paradoxe, c'est qu'on s'habille en multicouche et qu'il est long de se les peler, si j'ose dire. Le vent a découvert la glace vive, il faut regarder où on met les pieds, on marche en canard avec une pensée pour les eiders.
Le perron est enneigé, et complètement givré. L'un d'entre nous a oublié son trépied dehors.
Le vent souffle par rafales et nous déséquilibre, S'il est possible de faire une photo au jugé, il est impossible de cadrer avec un télé-objectif de 20 cm.
Les renards sont moins dingues que nous, nous ne les voyons pas à travers les fenêtres, ils sont passés en mode sieste et économie d'énergie. L'économie d'énergie est l'une de ses armes hivernales, mais leur fourrure est la principale; c’est la plus épaisse et la mieux isolée du royaume animal : jusqu’à 25000 poils par cm² (150 chez l’homme). Des poils plus longs moins denses maintiennent droits une épaisse couche de poils courts et l’isolent de l’humidité. La fourrure est plus épaisse au milieu de l’hiver, sa seule présence maintient la température du renard par -35°C. S’il fait plus froid, le métabolisme augmente pour maintenir la température corporelle, il résiste alors à des températures externes de -70°C sans frissonner et consomme ses réserves de graisses. Il est donc capital qu’il démarre l’hiver en bonne forme avec quelques réserves. Le renard abandonne sa fourrure d’hiver au printemps. Il ne transpire pas mais halète comme les chiens. Il dispose aussi d’autres mécanismes de protection contre le froid : grâce à l'intrication des réseaux artériels et veineux de ses membres près de la surface de la peau, le sang des artères vient réchauffer le sang des vaisseaux capillaires. Cela lui permet de rester sur la glace sans geler. Ses pattes sont poilues jusqu’aux coussinets, ce qui l’isole du froid et augmente la surface portante sur la neige fraîche.