Islande en hiver - Hornstrandir - J8 Qu'est ce qu'on est bien ici !
Pas d'aurores cette nuit.
Au petit matin, la grande ourse se réveille sur le refuge, les petits renards ne sont pas encore sortis
Des grotte de glace se sont formées sous les corniche. A marée basse, elles sont décorées de stalactites.
L'un des jeunes me fait une visite, ou plutôt une démonstration de ses capacités de chasseur, mais je n'ai pas le temps de voir ce qu'il a attrapé.
A propos de régime, le renard polaire est un prédateur généraliste, il s’adapte aux fluctuations du nombre de ses proies et ne se reproduit que lorsque les lemmings sont nombreux, tous les 3 à 5 ans. Mais en Islande, il n'y pas de lemmings et peu ou pas de rongeurs (mulot gris). On distingue plusieurs écotypes de renard, dont le renard qui vit sur les côtes, habituellement du morphotype bleu, il vit plutôt des produits de la mer, œufs, oiseaux et restes de phoques ou de baleines. Il est en haut de la chaîne alimentaire, sa reproduction est limitée par la nourriture qu’il peut trouver. Sur le long terme la population de renard évolue en parallèle avec celle de certains oiseaux. Le nombre de renard était élevé dans les années 1950 mais il n’en restait que 1000-1300 fin des années 70, en parallèle avec le déclin du lagopède. Avec le réchauffement des températures, depuis les années 80, la population de renard a remonté avec celle de l’oie à bec court, du pluvier doré et du fulmar. Depuis la fin 70, la distribution du renard a donc changé avec la modification du nombre de ses proies.
En Islande, la disponibilité de la nourriture est très différente entre deux saisons puisque la très grande majorité des oiseaux sont migrateurs. Le renard s’est habitué à cette variabilité, il mange des produits à haute valeur énergétique en automne, il est aussi capable de stocker de la nourriture pendant quelque temps. En automne, il consomme aussi les fruits de camarine noire et les scientifiques ont retrouvé des larves et des abeilles dans son estomac. Pendant l’hiver, il consomme ce qu’il a stocké, il fouille les plages à la recherche de gibier d’eau, de crustacés, de poissons ou de larves pris dans les mares. Dans les hautes terres, la vie est plus difficile car il compte surtout sur les mammifères et les oiseaux qui restent.
Sur la corniche, le zodiak est toujours là
Les renards passent nous voir régulièrement, mais ne viennent pas toujours du même coté, peut être y en a t il un derrière moi aussi !
L'un d'entre eux s'est endormi à proximité, seul un bout d'oreille dépasse, il ne dort que d'une oreille !
...et d'un oeil aussi !
Je ne le sens pas du tout stressé au réveil: il fait ses étirements. Aaaah, qu'est ce qu'on est bien ici !
et repart à la chasse
La météo a changé après la pause, le vent commence à souffler fort
Une boisson chaude est la bienvenue, d'autant que le froid des derniers jours a gelé la canalisation d'évacuation des toilettes. Pas de problème, les anciennes tinettes sont disponibles, nous n'avons pas à sortir bien loin et ne gâchons pas les belles étendues blanches qui nous entourent.
Rona nous annonce une tempête pour ce soir et demain. C'est finalement une bonne nouvelle, je ferai une nuit complète et nous aurons peut être l'occasion de faire des photos de renard dans la tourmente.