La nuit était claire le 12 Janvier, une petite soirée d'observation des étoiles s'imposait, mais voilà, ma voiture est fatiguée, je n'ai donc pas pu monter dans les Monts du Lyonnais. Contraint et forcé, j'ai donc passé la soirée sur la terrasse.
Guillaume Cannat fait des points réguliers sur l'actualité des étoiles: dans son blog de Janvier, il nous informe que la comète Lovejoy est observable à l’œil nu si les conditions sont bonnes ainsi qu'à la jumelle bien sûr. Le nom de la comète m'a attiré: avec un nom pareil, elle ne peut que porter chance et prédire une bonne année ! Allez zou, je tente le coup...et après 20 minutes dans le noir, je la vois. Elle se présente comme une boule de coton grisâtre et, sur les photos, elle a une couleur verte: c'est le petit point vert au même niveau que Orion, sous les Pléiades.
Ce n'est quand même pas évident, j'essaye donc au 200mm. Je vois bien la comète et son halo lumineux, mais Orion n'est plus dans le champ.
J'en profite pour shooter la nébuleuse d'Orion, mais je suis déçu, cela parait encore si loin ... Il faudra ré-essayer dans une zone moins proche de la ville.
Tant pis, je vais lancer une circumpolaire et rentrer voir la fin du film en attendant, d'autant qu'il commence à faire vraiment frais.
Je sais maintenant pourquoi notre chat ne veut pas sortir: il a peur des monstres du jardin qui font tourner les étoiles pendant la nuit. Ce sont des monstres qui ne sont actifs que la nuit, c'est sur, puisque de jour, on ne voit plus que la glycine de ce coté.
Il est grand temps de rentrer le matériel, le trépied est au moins aussi givré que moi et la condensation se dépose sur l'objectif. Il y aura gelée blanche ce matin....
Mon incursion dans la cinquième dimension m'avait bien plu (voir interstellar, photos dans la cinquième dimension), j'ai donc réitéré lorsque j'ai commencé à ranger les boules du sapin de Noël. Et cette fois, j'ai pu traverser directement, je n'ai même plus besoin de programmer mon appareil photo et de l'envoyer à l'aveugle !
J'entendais parler des grottes de La Balme depuis longtemps, l'occasion d'une visite s'est présentée et je ne le regrette pas. C'est un régal pour les enfants ... et les plus grands. Les grottes sont situées à La Balme, sur les contreforts du Bugey, dans une boucle du Rhône, au Nord de l'Isère.
Coté photo, le flash est interdit mais le trépied aussi. J'ai pris cela pour un défi personnel: vérifier que la saison des fraises n'est pas encore arrivée.
L'entrée est impressionnante avec ses 35 m de haut.
Elle abrite une chapelle creusée dans le calcaire.
La cavité principale de la grotte est encore plus haute (40 m). Au début du siècle, elle abritait encore des spectacles, pièces de théâtre, bals. L'orchestre et les photographes se juchaient le long de surplombs qui leur permettaient d'avoir une vue générale de la salle. La pratique en a été interdite pour des raisons de sécurité. Je n'avais malheureusement pas assez de lumière pour prendre une vue d'ensemble de cette immense pièce.
Labyrinthe de Mandrin
La première partie de la visite nous emmène sur un perchoir qui donne sur l'entrée principale. La légende raconte que Mandrin, un robin des bois du XVIII° venait s'y cacher. Son repaire est décoré d'un coffre à trésors qui motivera les enfants. On l'atteint en traversant un réseau de galeries creusées par les écoulements d'eaux des glaciers qui recouvraient la région il y a 300 000 ans, d'où les marmites de géants qui ponctuent la caverne..
Peu de place pour passer, c'est sur, on ne se croisera pas
pas besoin de faire la poussière, les visiteurs s'en chargent et vont même jusqu'à lustrer la pierre
il faut avoir une taille de guêpe, n'est ce pas Isabeille ?
certains sont pressés de découvrir le trésor de Mandrin
Les Gours
(petits bassins)
Ce sont des bassins formés par la calcite qui s'est déposée sur les éboulis. Il parait que leur nombre et leur taille les rendent uniques. Ils m'ont fait penser aux formations du Mammoth hot Spring dans le parc du Yellowstone.
Galerie du lac
Le sentier continue à serpenter et descend vers des concrétions nommées "cascade de la mariée" en souvenir d'un couple de jeunes mariés victimes d'un accident lors de la visite des grottes au début du siècle.
A l'inverse des labyrinthes des étages supérieurs de la grotte, qui ont été creusés par les eaux glacières et sont maintenant bien secs (eh oui, il n'y a plus de glaciers dans le Bugey), la partie inférieure est plus humide car elle est creusée par les rivières souterraines.
La visite de ce coté de la grotte se termine par une vue splendide sur un lac souterrain. Il fait 130 m de long et il est alimenté par plus de 3 km de galeries. Toutes les galeries n'ont pas explorées à fond, plusieurs siphons rendent le passage difficile, l'un des explorateurs y a d'ailleurs laissé sa vie.
Au début du siècle, les visites se faisaient en barque. On imagine les jeunes mariés en robe longue éclairés à la bougie ...
Belvédère
L'arrière du belvédère est couvert de draperies de calcite (formation du saule pleureur).
Le moine, une stalagmite de 3 m de haut trone au milieu du passage.
La Grande Fontaine
C'est une superbe colonne qui s'est formée au milieu de gours
Galerie des chauve souris
Elles sont plus de 500 à hiberner sur le site, 17 espèces cohabitent. Nous avons été discrets et n'en avons réveillé aucune.
... même en se tordant le cou...
Un écran TV relié à une caméra infra rouge orientable est mis à disposition sur place. Nous avons bien essayé de diriger la caméra vers le site d'hibernation, mais en vain, elles se sont cachées cet hiver.
Galerie François I°
Eh oui, il est venu visiter les grottes !
La sortie se fait au choix: directement pour ceux qui ont trouvé le labyrinthe de mandrin trop étroit, ou par le labyrinthe François I°. Nous avons bien sur décidé de suivre la voie royale
Avant de sortir, nous nous inclinons en passant devant le roi, mais comment a t il fait pour passer à cheval ?
Un grand merci à Claire, guide permanent, qui a pris le temps de répondre à toutes nos questions après la visite.
Sortie de la grotte éclairée par les spots à la tombée du jour
Au revoir ! Ah non, il commence à faire nuit, et finalement, à défaut de fraises, je vais ramener une chauve souris à la maison.
Logo ajouté après édition de l'article en réaction à l'actualité du 7 janvier