Islande en hiver - Snaefellness - J2 Aaaaah la belle aurore boréale !
J'attendais ce moment depuis la préparation du voyage, j'espérais que les elfes lèvent le rideau pour notre arrivée ici, et ils l'ont fait !
Cette nuit, nous nous habillons très chaudement, prêts à aller jusqu'au bout de la nuit ! et repartons à Kirkjufell. Je suis encore une fois surpris car il y a quelques voitures sur le parking... Les chauffeurs sont un peu plus respectueux de la pollution lumineuse qu'à Reykjavik, mais la route et parfois la montagne sont régulièrement inondés de lumière. Nous faisons malgré tout quelques clichés ici.
Il est encore tôt dans la soirée, la lune éclaire le haut de la montagne de sa lueur blafarde, alors que la partie droite du mont est éclairée par les lampes à vapeur de sodium de Grundafjordur. La neige poussée par le vent balaie la route, mais pas de quoi déstabiliser le trépied.
Puis nous chaussons nos crampons et montons vers la cascade, d'abord en contrebas du premier ressaut. Il y a déjà moins de monde, ce sont surtout des photographes venus chercher le graal auroral, comme nous.
C'est toutefois difficile de trouver un créneau: il faut du temps pour régler, cadrer, voir ce que cela donne, recommencer, et j'ai l'impression que c'est un défilé de lampes frontales qui éclairent un coté ou l'autre quand ce n'est pas l'objectif. J'attends mon tour et pense naïvement que le mien viendra une fois que les premiers arrivés sont rassasiés.
Les italiens installés à l'orchestre, devant la cascade ne font pas mine de bouger, enchaînant les clichés avec des cris de jouissance non contenue. La moutarde commence à me monter au nez et je monte sur le deuxième ressaut de la cascade.
L'avantage des crampons, c'est qu'ils permettent de monter (...et de descendre, c'est important de pouvoir descendre après être monté, surtout dans ce type de région et de nuit ...) là où, comme d'autres, j'aurais hésité ou me serait cassé la figure. Merci pour tes conseils Jacques.
Bref, cela fait une sorte de sélection si bien qu'en haut du deuxième ressaut, assis au balcon, nous étions déjà plus tranquilles et pouvions observer les mises en scène étudiées organisées par nos voisins italiens. Je résiste à l'envie d'utiliser mon flash par sadisme ou vengeance, mais je dois avouer que j'y ai pensé...
Je fais quelques essais d'éclairage. Pas facile, car il faut redescendre au pied de la cascade pour poser les lumières et remonter pour juger de l'effet, redescendre pour ajuster, etc... Jacques me rejoint et m'aide, mais nous ne sommes pas vraiment convaincus.
Et puis de nouveaux photographes sont montés à notre niveau, ils sont sympa, l'un d'entre eux demande un 'selfie' et nous leur laissons finalement la place en montant au dessus de la cascade près du pont (voir la vidéo de jour).
C'est le moment que l'aurore choisit pour vraiment s'activer. Quel régal ! Elle nous gratifie de belles draperies et de nuances rouges visibles sur le capteur !
J’enchaîne quelques photos pour réaliser des panoramas afin d'ouvrir le paysage sur le fjord à gauche et montrer Jacques en pleine action. On le voit bien chercher l'oeil de l'animal pour faire la mise au point.
A propos d'oeil, j'ai l'impression que, à droite de la photo, l'aurore a créé sa propre galaxie spirale en contrepoint de la voie lactée que l'on distingue nettement à gauche.
Moment magique,
Tout à mes photos, je lance un timelapse, mais un peu tard et l'interrompt... un peu tôt. Bah, il donnera quand même une idée de la dynamique de l'aurore. Le mouvement est en réalite bien plus lent.
Sur le chemin du retour, près du fjord, les nuages, empreints de leur propre volonté, convergent vers le même point pour envahir un ciel encore bien vert: dans ce pays de feu et de glace, l'aurore de ce ciel glacé fait de son mieux pour résister aux nuages enflammés par la pollution lumineuse. L'analogie me parait trop réelle, a t elle une valeur prophétique ? Serait ce possible, ici même, dans ce pays pourtant si propre et immaculé ? Cette pensée me fait frémir, allons nous coucher, cela ira mieux demain ?